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ULTRA TRAIL D'ANGKOR 2ème EDITION JANVIER 2017

Mercredi 25 Janvier 2017

L’ULTRA TRAIL D’ANGHKOR
Jean-Claude Le Cornec de SDPO, l’organisateur, que je connais bien m’avait parlé de la première édition de ce trail qui a eu lieu en 2016, j’étais intéressée mais revenais de mon voyage en Chine, ce n’était donc pas raisonnable financièrement parlant.
L'histoire flamboyante du Royaume d'Angkor commence au IXe siècle, et se termine au XVe siècle. Pendant ces 600 ans de domination Khmer sur la région, de nombreux temples verront le jour. Plus d'une centaine a été répertoriée et restaurée
Quoi de plus tentant, alors d’aller courir sur ce site cambodgien d’Angkor. Nous avons atterri à SIEM REAP, une ville qui se développe vite, des hôtels de classe internationale et de nombreux guest-houses sont proposés aux visiteurs. Nous y avons posé nos valises et commencé nos visites touristiques sur 5 jours soit jusqu’à la veille de la course.
Impossible de visiter tous les temples compte tenu de la durée de notre séjour, un choix drastique s’est donc imposé : ANGKOR VAT : le plus abouti et le plus impressionnant. Suryavarman II a édifié ce temple remarquable, symbole de la Nation Khmer, lieu de pèlerinage bouddhique pour toute l'Asie, au XIIe siècle en moins de 35 ans. Ce temple fut d'abord à la foi dédié au culte des rois et au dieu hindou Vishnou avant de devenir bouddhiste au XVIe siècle. Les proportions sont gigantesques, 1500 m par 1300 m avec des douves de 200 m de largeur. Egalement étonnant, la variété et le nombre des bas-reliefs représentant des milliers d'Apsaras (danseuse céleste) toujours différentes, de nombreux tableaux de conquêtes militaires, et des scènes de la vie quotidienne. A noter enfin le panorama exceptionnel sur le site d'Angkor à partir du sommet du sanctuaire central.
ANGKOR THOM, la grande cité capitale de Jayavarman VII (1181-1218) , 9 km2, qui comprend un ensemble de monuments, les Tours Suor Prasat, Preah Pithu et surtout :
• le Palais Royal - Phimeanakas, la terrasse des Eléphants ( où a eu lieu le départ de toutes les courses), la terrasse du Roi Lépreux
• le temple BAPHUON actuellement en restauration
• et le magnifique TEMPLE BAYON .
TA PROHM, ce site romantique ou la nature et l'homme ont œuvré ensemble pour nous donner un spectacle époustouflant a également été construit par Jayavarman VII en mémoire de sa mère (Ta = ancêtre). Tout est monument dans ce temple, les sculptures, les statues, les banians (grands figuiers aux racines adventives aériennes) centenaires aussi, et la fusion d’un ensemble désordonné. C’est le temple où aurait été tourner le film TOB RAIDER .

BANTEAY SREY, plus ancien qu'Angkor Vat, il date de la fin du Xe siècle et est remarquable par la qualité des sculptures qui mettent en avant la finesse de l'art Khmer. La beauté des bas-reliefs concurrence amplement ce qu'on peut voir au sein d'Angkor Vat. Ce temple situé à une vingtaine de km au nord de Siem Reap vaut absolument le détour. Pour preuve, il avait tellement envoûté André Malraux que ce dernier avait osé découper des blocs sculptés afin de les dérober. Cet incident fut réparé et la Société Française de Géographie a honoré la France en restaurant à la perfection ce magnifique temple
PREAH KHAN, Situé au nord d’Angkor Thom, ce complexe monastique construit au XIIe siècle, est dédié au père de Jayavarman VII. Ce temple de style Bayon, servait initialement de cité bouddhiste et d’école. Mais, au XIIIe siècle, de belles sculptures en grès représentant des Garudas divinite ennemie des Nagas, ayant un corps humain et des ailes, un bec et des serres d'aigle) (et des Nagas (semi-divinite, roi-serpent, dieu des eaux (garant de la prospérité), souvent représenté avec de multiples têtes ont remplacé les représentations bouddhistes
Preah Khan est aussi connu pour son beau Stupa (monument funéraire bouddhiste) (érigé dans le sanctuaire central, symbolisant ainsi le Bouddhisme sous toutes ses formes.
BANTEAY SAMRE, Ce temple bouddhiste vaut aussi le détour car il offre des similitudes avec les temples Bayon et Ta Phrom (dont il est d'ailleurs géographiquement voisin). Datant également du XIIe siècle, il a aussi de grandes tours sculptées en forme de visages et la nature semble aussi vouloir s'imposer comme un élément essentiel du tableau. De nombreuses sculptures encore en très bon état représentent essentiellement des Apsaras "célestes" aux gestes toujours différents.
Après ces réjouissances des yeux, place à la course et surtout aux premières inquiétudes d’avant course. Tout d’abord, comment gérer 64km sans mes semelles orthopédiques (oubliées bêtement à la maison après ma dernière sortie du week-end) et un entrainement tronqué par ma blessure aux ischios. J’ai dû racheter une paire de chaussures de sport juste pour récupérer des semelles de propreté, vous voyez un peu (impossible d’acheter juste des semelles). La distance ne m’effrayait guère, bien que je n’aie jamais couru une distance pareille sous ce type de climat.
Samedi 21 janvier, 5 h du matin, Terrasse des éléphants d’Angkor Thom, 25 °C. La nuit a été courte (4h de sommeil). Here we are ! Il fait tiède mais après 5 jours passés au Cambodge, nous sommes acclimatés. Le départ de l’hôtel ayant été retardé, nous arrivâmes sur le site du départ juste 15mn avant le départ de la course, gros stress, le départ donné, les frontales s’enfoncent dans une forêt aux allures de jungle. Objectif pour moi, ne pas me laisser embarquer par les autres coureurs, ne pas me perdre et arriver au bout sans bobos. Je reste en petit footing car visibilité quasi nulle, grimpette de marche, quelques passages difficiles jusqu’à la sortie du temple. Je courais tant bien que mal avec tout de même les pieds complètement instables dans mes chaussures, ce qui m’a valu quelques torsions de chevilles mais il fallait rester vigilant et avoir plutôt le nez en l’air pour ne rater aucun balisage. Au 10ème km, je ne sais pas si c’était dû à la fatigue d’une courte nuit, à mes appuis, je me suis retrouvée vautrée par terre dans le sable. Je me suis relevée difficilement avec une douleur fulgurante aux genoux.
Examen des dégâts : égratignures qui saignent aux deux genoux et le genou droit qui commence à gonfler, je désinfecte et fais une tentative de reprise en marchant, pas terrible et il reste encore 54km à boucler tout de même, je serre les dents et me remet à trottiner, rien de casser, tout va bien ;-)
Le jour ne tarde pas à se lever. La course est assez magique à ce moment-là, ce qui me fait oublier mes genoux, d’ailleurs j’ai décidé de les traiter par le mépris, le droit surtout ;-). Le soleil levant est vraiment bas sur l’horizon de rizière. Nous croisons régulièrement les temples sans y pénétrer. Les villages sont un des points forts de ce trail, surtout l’accueil chaleureux des enfants. Nous ne sommes plus dans notre milieu occidental, la pauvreté est bien là, mais une chose admirable dans ces contrées pauvres, les enfants sourient, nous tapent dans les mains ou nous suivent en vélo. La chaleur grimpe vite au-dessus de 30°C, plus d’eau dans mon sac, j’aperçois à la sortie d’une rizière un ravito, ou plutôt un ravito improvisé par les villageois, j’ai dû payer 1 dollar pour une petite bouteille d’eau (je remercie Jean-François qui m’a conseillé d’emmener un peu de cash) sinon l’ascension de la butte de 500 marches vers le temple bouddhiste en plein cagnard aurait été un véritable calvaire.
C’est parti pour la montée infernale de ces marches, les degrés montent parallèlement et avec le peu d’entrainement que j’ai eu, l’ascension m’a paru terrible, à la fin on contourne un temple pour ensuite redescendre par un large chemin caillouteux mais ombrageux, sur des jambes flageolantes, éprouvées par l’ascension, je vous passe les détails ;-). Mais cela m’a permis de récupérer un peu car retour très vite vers la chaleur. Je me retrouve après quelques kilomètres dans un chemin de sable au milieu des rizières, en tentant de ne pas trop m’enfoncer dans la gadoue. La température continue de grimper, pas l’ombre d’un arbre sur 4km de ligne droite, de terrain meuble éprouvant pour les muscles. Le chemin oblique un peu, puis au détour d’un chemin, une rivière à traverser, je me retrouve avec de l’eau jusqu’aux genoux, rien à voir avec les passages mouillés évoqués par l’organisation. L’eau étant chaude, on repassera pour le rafraichissement ;-) je fais une pose pour désinfecter à nouveau mes plaies par précaution (on ne sait jamais, la couleur de l’eau étant quelque peu douteuse ;-)).
La reprise de la course avec des chaussures complètement imbibées d’eau, d’algues et de feuilles s’est avérée assez compliquée, mais on était tous embarqués sur le même bateau et il fallait tenir même avec ma douleur lancinante aux genoux et les plaies qui saignaient à nouveau à tel point que les villageois que je croisais me faisait des signes et moi qui répondait : « don’t worry, it’s ok » tu parles, je faisais la maline, mais n’en menais pas large ;-).
Et je continue tant bien que mal à engranger les kms, j’arrive même à doubler des coureurs, éprouvés par la chaleur, plus de temples ensuite mais des pistes poussiéreuses totalement dénuées d’intérêt, en dehors des villages et des locaux que l’on croise. Tous les kilomètres deviennent vraiment pénibles, on se prend en pleine face, la poussière des camions qui passent, chaque ravitaillement arrive comme une délivrance, on se ressource et on repart, heureuse d’avoir mon gps car toujours aucun kilométrage affiché.
A l’approche du dernier temple, j’aperçois un panneau de l’organisation qui affiche « plus que 3km » avant l’arrivée bien que j’en avais déjà une petite idée d’après mon gps mais le voir affiché, fut mon petit coup de fouet et le moteur diesel que je suis est passé à la vitesse supérieure, à la sortie de la forêt, j’aperçois la ligne d’arrivée et la délivrance, enfin. L’accueil de l’organisation et l’excellente soupe de nouilles à l’arrivée concluent de belle manière une nouvelle aventure que j’inscris à mon actif.
Et petite cerise sur le gâteau et pas des moindres et complètement inattendu, je réalise une 3ème place dans ma catégorie, 44ème sur 86 arrivants et 10ème sur 26 femmes, et là je me dis que c’est une récompense extraordinaire car c’est un trail très dur, pas du fait de la distance mais des conditions climatiques, du parcours très éprouvant : les résultats parlent d’eux même, le 1er coureur fait un temps de 5h53, il est sénior c’est un parcours relativement plat, c’est dire….
Lyne PRADILLON

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