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Toulouse ou comment raser le mur …

Jeudi 31 Octobre 2013

Toulouse ou comment raser le mur …
Ce qui est génial (ou perturbant c’est selon) avec un marathon c’est qu’il est toujours différent des précédents. On a beau être (un peu) rôdé sur le sujet, on n’est jamais à l’abri d’un imprévu. Pour ma part les imprévus récurrents* sont plutôt d’ordre météorologiques. Pour preuve, l’année dernière, à cette même époque un vent glacial balayait les bords du lac Léman et quelques flocons épars venaient blanchir la nationale entre Lausanne et La Chaux-de-Fond. Dimanche dernier, dans la ville rose, à 7h du matin, il faisait déjà près de 20° et une bonne suée semblait s’annoncer.
Prévu de longue date, ce déplacement en club pour les championnats de France de marathon (pour lesquels la course de Toulouse sert de support), est avant tout un très bon moment de retrouvailles (il y en a qu’on voit moins souvent que d’autres) et de convivialité entre coureurs de l’USMM : le voyage, l’après-midi en ville et la soirée au resto sont autant d’instants de rigolade et de bonne humeur. Merci au passage aux gentils organisateurs ;-).
Après une bonne nuit de sommeil (j’ai pourtant craint le pire avec Cosimo dans ma chambre) et un bon petit déjeuner (où je me fais regarder de travers avec mon plateau de viennoiseries) il est temps de rejoindre l’aire de départ. Tout le monde est motivé et souriant, certain(e)s plus stressé(e)s que d’autres mais tous prêts à en découdre avec le bitume. Dix minutes de métro, dix minutes de marche, vingt minutes d’échauffement et nous voici tous, dans nos sas respectifs, face à notre défi de cette fin d’année. Me concernant, l’objectif reste celui que j’avais raté à Paris, à savoir moins de 2h35 (3’40/km). Je me suis préparé sérieusement pendant deux mois sur un rythme un peu plus rapide (3’38/km) et en suivant les plans d’Olivier (merci coach) en espérant que cette fois ça passe.
Mon départ est assez prudent (sans doute inquiété par la chaleur) et les premiers kilomètres s’enchaînent à un rythme légèrement inférieur aux prévisions (3’40/km). Je suis d’ailleurs très surpris de me retrouver parmi des coureurs censés être beaucoup moins rapides (je le vois à leur numéro de dossard). En voilà qui risquent d’avoir quelques ennuis plus tard … Petit à petit j’accélère un peu, rattrapant différents groupes (dont celui de Wilfrid, sur la photo) et recollant à mon allure cible. Au dixième kilomètre, je passe en 36’40 (+20s), au quinzième en 54’45(+15s) et au semi en 1h16’50(+10s). Si la première moitié avait finalement été monotone et un peu ombragée, la deuxième s’annonce elle très ensoleillée mais tout autant monotone (sauf la fin). Jusque-là je pense avoir bien géré ma course : je me sens plutôt bien, je me suis hydraté à chaque point d’eau (tous les 2500m) en buvant une gorgée et en m’arrosant copieusement. J’ai avalé un gel tous les dix kilomètres, comme prévu. Malgré la chaleur (plus de 25°), pas de signe de surchauffe en vue (contrairement à d’autres coureurs que j’ai dépassés et pour qui la fin de course s’annonce terrible). Le trentième kilomètre est franchi en 1h49’40(+40s) selon le chrono d’Olivier dont les encouragements à ce moment me font beaucoup de bien.
Le tournant de la course arrive quelques kilomètres plus loin, je ne plus quand exactement, mais tout d’un coup les prémisses de crampes apparaissent dans mes deux mollets, quasiment simultanément. Instinctivement je ralentie … mais je sais qu’il est trop tard. Je pensais m’être suffisamment hydraté la veille et durant la course pour éviter ça mais visiblement non … J’aurais du plus m’appliquer à boire d’avantage lors des ravitaillements précédents. Il reste plus de dix kilomètres à parcourir et je me demande comment je vais y arriver … Pas question d’abandonner évidemment à moins d’y être contraint et forcé mais il va falloir serrer les dents. Commence alors un numéro d’équilibrisme : courir de la façon la plus détendue possible pour ne pas brusquer mes mollets sachant que toutes les deux minutes une légère douleur se rappelle à moi. C’est long, c’est très long. Les kilomètres passent de plus en plus lentement (enfin c’est mon impression). Je ne regarde plus du tout mon chrono et je me focalise uniquement sur mes sensations. Autours du trente-cinquième kilomètre, le marathon revient dans Toulouse et c’est véritablement un public en liesse qui accueille les coureurs et qui grossit de kilomètres en kilomètres. Et ça l’air de rien ça donne des ailes (enfin des ailes de moineau pour ma part). J’ai la chance d’avoir quelqu’un devant moi sur qui je peux caler mon rythme (j’ai l‘impression qu’il en bave autant que moi). Je ne pense plus en distance mais en temps : plus que 10’, plus que 5’ … les mollets se rappellent à moi de plus en plus souvent, je n’ai qu’une peur c’est que la crampe me saisisse d’un coup et que je ne puisse pas terminer : pas maintenant, pas après tous ces efforts. Heureusement ça tient, la place du Capitole se profile à l’horizon et l’arrivée avec elle.
Le chrono de 2h37’30 est mi-figue mi-raisin : d’un côté je rate (assez largement) mon objectif, d’un autre je n’ai finalement pas perdu tant de temps que ça. C’est dommage car avec un temps plus clément je pense sincèrement que j’aurais pu battre mon record … mais ce sont les aléas de la course et il faut savoir les accepter pour revenir encore plus fort la prochaine fois. Visiblement je ne suis pas le seul à avoir souffert … Mon pote JC arrive lui aussi en retard sur son objectif, assez éprouvé par la chaleur et par un virus retord. Et que dire mon coach Cosimo qui manque de s’écrouler à l’arrivée. Terrassé par des crampes (et une chute) il a trouvé le courage de continuer et d’aller au bout. Respect. Marie-Amélie arrive juste après avec un très joli temps et un beau classement pour son premier vrai marathon. Son sourire après avoir récupéré un peu fait vraiment plaisir à voir.
Encore un grand bravo à tous les marathoniens du jour, de l’USMM et de Navarre, qui se sont battus et qui pour beaucoup seront allés au bout d’eux même et une mention spéciale à Nathanaël et son team qui remportent brillamment le marathon relais et avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à partager la petite mousse d’après course.
* Pour être tout à fait de bonne foi, il m’est aussi arrivé de courir des marathons dans des conditions optimales, notamment Nice-Cannes en 2011 et Paris cette année. Je ne collectionne donc pas les mauvaises conditions météorologiques et je ne peux donc en aucun cas être accusé de « chat noir » en la matière, vous pouvez donc continuer à m’emmener pour les compétitions officielles.
Benoît Gandelot

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